Drive : l’étonnante vérité sur ce qui nous motive

Numéro 15: 13/01/2023

L’une des questions essentielles que se posent parents et enseignants est de savoir comment motiver les élèves, et les enfants en général. Dans Drive, l’une des ses œuvres les plus célèbres, Daniel Pink a passé au crible quatre décennies de recherches scientifiques sur la motivation et a constaté un décalage entre ce que recommande la science et ce que les organisations, y compris les écoles, mettent en pratique. Il semblerait qu’à l’heure où le travail exige davantage de jugement, de créativité et de discernement, la façon dont nous motivons les individus n’est plus à jour. Dans son livre, il examine cinq domaines clés qui favorisent la motivation.

Il commence d’abord par analyser la motivation dite extrinsèque et intrinsèque et ses recherches s’accordent d’ailleurs avec celles de Carol Dweck (Mindset). Il constate qu’il existe une différence considérable entre les objectifs d’apprentissage (intrinsèques) et les objectifs de réussite, comme les notes (extrinsèques). Un élève qui souhaite décrocher un 20 en anglais suit un objectif de réussite. Au contraire, un élève qui souhaite maîtriser la rédaction d’essais en anglais afin de pouvoir obtenir une note de 20/20 suit un objectif de résultat. Les recherches prouvent que le fait d’atteindre des objectifs de réussite ne signifie pas nécessairement que vous avez atteint un objectif d’apprentissage. Si les individus ne se concentrent que sur des objectifs de réussite et qu’ils les atteignent, cela ne signifie pas pour autant qu’ils ont appris quelque chose de nouveau, amélioré leurs capacités ou maîtrisé quelque chose de complexe. Si l’on reprend l’exemple des élèves, il est peu probable qu’ils apprennent à persévérer dans les moments difficiles et comprennent pourquoi les compétences rédactionnelles sont si importantes. Lorsqu’ils souhaitent atteindre un objectif d’apprentissage en revanche, ils les élèves ont plus de chance non seulement d’atteindre son objectif d’apprentissage, mais également son objectif de réussite : obtenir un 20/20. Il semble donc plus logique de se concentrer sur ses objectifs d’apprentissage et de considérer les notes comme des indicateurs de progrès. Le processus est plus important que le résultat. Écoutez par exemple les sportifs lorsqu’ils sont interviewés après leurs matchs. Certains parleront bien sûr du résultat, et d’autres se concentreront plutôt sur la performance.

Il continue ensuite avec la notion d’engagement. Lorsque les individus se sentent impliqués, ils sont plus motivés non seulement pour une question de volonté, mais aussi parce qu’ils voient les vertus de leur implication. L’ennemie de l’engagement, c’est la conformité. Pourtant, si l’on souhaite que les individus s’impliquent plus qu’ils ne se conforment, nous devons leur laisser un certain degré d’autonomie sur ce qu’ils font, comment ils le font, où ils le font et avec qui ils le font. Si l’on applique cette théorie sur les élèves, cela signifie qu’il faut leur laisser une certaine indépendance sur ce qu’ils étudient, sur les projets qu’ils entreprennent, sur ce qu’ils lisent, sur le moment et la manière dont ils travaillent et enfin sur comment ils mettent en pratique ce qu’ils ont appris. Ils deviennent ainsi plus autonomes et capables.

Je terminerai mon analyse des travaux de Daniel Pink dans mon article la semaine prochaine en expliquant quels sont les trois derniers facteurs qui agissent sur la motivation.

Ian Clayton
Adjoint au Chef d'établissement - Directeur de la filière internationale

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