Pourquoi les difficultés sont-elles nécessaires ?
Comme beaucoup d’entre vous le savent, nous sommes actuellement en pleine période d’examens. Alors que j’écris ces lignes, nos élèves de Y13 sont aux deux tiers de leurs épreuves IB, tandis que nos candidats n’en sont probablement qu’au tiers. Mon bureau est juste en face des salles d’examen, ce qui me permet de les voir avant qu’ils n’entrent pour leur souhaiter “bonne chance”. Cela me permet également de les croiser après l’épreuve, ce qui peut être parfois plus difficile, notamment si les candidats estiment ne pas avoir pu révéler tout leur potentiel, ou lorsque les sujets sont particulièrement complexes.
Cela m’a fait penser pourquoi les difficultés sont nécessaires et font partie intégrante de notre développement. Sur son blog Serendipities, Damien Bachoo affirme que tout ce qui est important est aussi difficile. Il partage que :
- Nous pensons parfois que la lutte est synonyme de souffrance. Si cela est parfois vrai, ce n’est pour autant pas toujours le cas. J’ai déjà abordé cette question dans le contexte de “la rigueur académique”, qui peut être perçue soit comme “la rigueur en tant que défi” (ce qui semble être une bonne lutte), soit comme “la rigueur en tant que souffrance” (ce qui constitue la manifestation la plus courante de la rigueur académique).
- Les difficultés font partie intégrante de la vie. La question n’est pas de savoir si nous serons confrontés à des difficultés, mais comment nous les affronterons lorsqu’elles surviendront de manière inattendue. Nous devons cesser de les considérer comme des luttes et les voir comme des opportunités de croissance. Mais tout cela est plus facile à dire qu’à faire, j’en suis conscient.
- Surmonter nos difficultés nous oblige souvent à faire appel à notre créativité. Nous avons entendu dire que “la nécessité est mère de l’invention”, et d’une certaine manière, cela peut être reformulé en “L’apprentissage nait des difficultés”. Pendant la pandémie de COVID 19, nous avons été contraints d’adopter de nouvelles façons de travailler… et l’IA fait maintenant de même en perturbant le statu quo de notre apprentissage (et de notre enseignement… et de notre évaluation… et…).
- Les difficultés nous permettent de rester modestes. Elles nous rappellent que nous sommes humains, que nous ne pouvons pas tout maitriser, que nous avons des faiblesses, que nous commettons des erreurs et que nous avons des limites. Les difficultés peuvent donc ut donc nous protéger de l’excès d’égo.
- Les difficultés apportent une autre dimension à nos performances. N’est-il pas vrai que tout ce que nous apprécions est difficile à obtenir ?
- Nous passons beaucoup de temps à réfléchir à la manière de préserver les jeunes, les élèves et nos enfants des difficultés. Même lorsque les enfants ont du mal à trouver des occupations (on appelle cela l’ennui), nous nous sentons obligés d’essayer de combler ce temps pour eux.
Alors chers parents, je vous invite à considérer le sixième point ci-dessous. Que se passerait-il si nous laissions nos enfants être créatifs et suivre des activités qu’ils ont choisies plutôt que de charger leur emploi du temps avec des activités extra-scolaires que nous avons choisies pour eux ? Leur laisser cette liberté de choix et cette autonomie leur permettrait d’être plus proactifs et de poursuivre des activités qui les intéressent plutôt que de participer à d’autres par sens du devoir envers leurs parents.
Pour résumer, ne vous inquiétez pas lorsque votre enfant fait face à des difficultés. Accompagnez-le pour qu’il puisse trouver un moyen de les surmonter, sans lui apporter la solution. Cette étape est nécessaire pour qu’ils puissent grandir.