La bienveillance au-delà de la semaine de la bienveillance
L’une des choses qui m’a toujours marqué en grandissant au Royaume-Uni, ce sont les slogans astucieux utilisés par les publicitaires pour rester gravés dans l’esprit des consommateurs. Chaque fois que je me retrouve en compagnie d’individus ayant grandi dans un environnement similaire au mien, nous avons souvent tendance à nous rappeler certains de ces slogans accrocheurs qui apparaissaient souvent à la télévision ou à la radio et auxquels nous ne pouvions nous empêcher de penser lorsque nous nous rendions dans les magasins. Je pense notamment au « P….p….Pick up a Penguin » (prenez plutôt un pingouin) qui nous incitait à acheter une certaine marque de gâteau chocolaté à l’effigie d’un pingouin, ou encore au « soif d’aujourd’hui » de Coca-Cola, sans oublier le « For Mash Get Smash » (pour la purée, c’est Smash) du robot martien pour de la purée en poudre. Même 50 ans plus tard, je me souviens encore de ces jingles qui ont parfois influencé mes habitudes de consommation au fil des années !
Le gouvernement britannique a lui aussi intelligemment eu recours à ces techniques de persuasion pour faire passer des messages aux citoyens. Prenons par exemple la campagne de sécurité routière « je m’arrête, je regarde, j’écoute, je réfléchi » de Green Cross Code avant de traverser la route. Pour cette campagne, le gouvernement avait fait appel à l’acteur britannique Dave Prowse pour jouer un super-héros vêtu de vert qui apparaissait devant les enfants et les mettait en garde en leur disant « n’oubliez jamais la règle du Green Cross Code car je ne serai pas toujours à vos côtés lorsque vous traversez ». À l’époque, nous avions tous retenu le message car Dave Prowse n’était autre que celui qui incarnait Dark Vador dans la trilogie originale de Star Wars !
Cette semaine, de nombreuses activités ont été organisées sur nos campus dans le cadre de la semaine de la bienveillance. Pour autant, comme le dit le célèbre adage britannique « A dog’s for life, not just for Christmas » (un chien n’est pas un cadeau de Noël, c’est une responsabilité pour la vie), j’ai espoir que la bienveillance ne se limite pas à une seule semaine dans l’année. La United Kingdom Mental Health Foundation définit la bienveillance comme le choix d’entreprendre une action désintéressée pour aider les autres, voire soi-même. Nombreuses sont les occasions qui se présentent à nous tout au long de l’année pour nous inviter preuve de bienveillance : Noël, les anniversaires et les autres célébrations par exemple. Mais combien sommes-nous à faire preuve de bienveillance de manière consciente et régulière sans y être invité ? Quelles habitudes pouvons-nous intégrer à nos routines pour aider les autres et nous-mêmes ? Je vous ai déjà évoqué le simple fait de dire bonjour aux élèves et membres du personnel qui entrent dans l’enceinte de l’école le matin. Les réactions sont variées, allant des sourires sincères aux regards interrogateurs sur les visages de mes interlocuteurs.
Il est très difficile de faire preuve de bienveillance envers ceux qui nous entourent si l’on ne se sent déjà pas bien soi-même. Pourtant, je ne peux que vous encourager à aller à l’encontre de votre intuition, car j’ai constaté qu’en saluant quelqu’un lorsque je me sens triste, cela peut vraiment me remonter le moral. La bienveillance et la générosité des personnes qui m’entourent améliorent régulièrement mon moral. Alors souvenez-vous : faire preuve de bienveillance génère de la bienveillance en retour ! Veillez à mettre ce conseil en pratique tout au long de l’année et non seulement pendant cette semaine dédiée.