Les dates limites : un élément cruel, mais bienveillant

Numéro 21: 10/03/2023 Le coin de la direction

Nous savons que le stress causé par l’approche des dates limites n’épargne personne au sein des établissements IB, aussi bien les élèves que les membres du personnel. Un article que je lisais cette semaine m’a amené à me demander si nous pouvions soutenir davantage les élèves qui auraient besoin d’aide en matière de gestion de temps ou d’organisation ou qui ne sauraient pas comment demander un délai supplémentaire si nécessaire ou encore qui seraient trop impliqués et ne dormeraient ou ne mangeraient pas autant qu’ils le souhaiteraient.

Il existe un continuum dans l’approche des dates limites pour les élèves dans les établissements scolaires. D’un côté, les détails sont fixes et non négociables. De l’autre, ils sont flexibles et ouverts à la négociation. Il n’est pas surprenant que les écoles, les administrateurs, les parents et les élèves se retrouvent du même côté de ce continuum.

Tout va toujours bien lorsque les élèves rendent leurs travaux dans le temps imparti (ou du moins en apparence). Peut-être que l’élève aurait eu besoin d’aide pour respecter la date limite, ou peut-être pas. Cependant, quelle que soit l’approche adoptée par l’établissement ou l’enseignant, il y aura presque systématiquement un certain nombre d’élèves qui ne seront pas en mesure de respecter la date limite fixée.

Nous aimons à penser que notre rôle est de préparer les jeunes générations à la « vraie vie ». Nous le leur répétons tous les jours (ce qui doit les irriter au plus haut point). Mais lorsque nous leur disons que les délais ne sont pas négociables dans la vie réelle, est-ce vraiment vrai ? En réalité, il n’existe pas deux élèves qui auraient les mêmes engagements et les mêmes priorités à gérer. Tous étudient des matières différentes, avec des professeurs différents, dans des classes différentes à travers des activités différentes, et ce sans compter les différents autres éléments qui composent leur vie.

C’est pour ces raisons que nous tenons à ce que les élèves assument la responsabilité de la gestion de leur emploi du temps et de leurs échéances. Nous voudrions qu’un élève qui se retrouve plusieurs échéances la même semaine puisse de défendre lui-même, n’est-ce pas ? La négociation d’engagements multiples n’est-elle pas plus représentative de la vie réelle ?

Qu’en est-il des élèves accordent trop d’importance à la recherche de la perfection ? Ils ne veulent pas d’un travail qui soit décrit comme « assez bon » . Certains élèves pensent même que chaque minute supplémentaire leur permettra de ce rapproche de la perfection. Dans ce cas, la façon d’apprendre entre ceux-ci et ceux qui approchent les dates limites de façon différente ne serait plus la même. N’y aurait-il pas ici une marge de manœuvre, voire un geste bienveillant, que nous pourrions faire pour aider ces élèves à mieux gérer les dates limites ? Peut-être que « suffisamment bien », c’est déjà plus que suffisant.

Après tout, que signifie l’expression « date limite » pour chacun d’entre nous ? Si nous ne parvenons pas à nous mettre d’accord sur ce point, le respect du de la date limite s’avère être encore plus compromis. En résumé, nous vous demandons de faire preuve de sympathie pour tous nos élèves ainsi que les membres de notre personnel qui doivent travailler dans le respect de dates limites !

Mark Williams
Proviseur du secondaire (Filière internationale)

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