L’école et la connaissance
La semaine dernière, nous avons parlé de compétence.
Nous l’avons très sommairement définie, et il faudra y revenir, mais je souhaiterais cette semaine parler de la connaissance ainsi que de notre relation à celle-ci.
Longtemps, l’acquisition des connaissances a constitué l’unique objectif de la scolarité. Je me souviens avoir, en tant qu’élève, dû apprendre des quantités importantes de choses avec pour unique objectif de les savoir. L’enjeu aurait alors pu simplement consister à faire de moi un excellent joueur au Trivial Pursuit. Rien de plus.
Aujourd’hui, on dit souvent que l’important n’est pas la connaissance, que celle-ci est partout (en particulier sur nos téléphones) et qu’il est plus important de savoir la trouver, la comprendre, l’évaluer, etc. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, mais gardons à l’esprit que le discours qui veut que nous nous reposions sur des supports externes, ce que d’aucuns qualifient de prothèses, n’est pas nouveau.
Chez Platon, l’invention de l’écriture nous raconte précisément cela. Le dieu Thot fait valoir au roi Thamos qu’il a inventé quelque chose de merveilleux (l’écriture) qui permettra de soulager la mémoire et de transformer le monde. Ce à quoi le roi, peu convaincu, répond qu’avec une telle invention, on négligera sa mémoire et que cela ne servira pas à acquérir le savoir, mais l’illusion du savoir.
On voit là que certains débats ne sont pas récents !
Et dans ce débat, rappelons-nous également de cette phrase qu’internet attribue tantôt à Socrate tantôt à Montaigne tantôt à Aristophane : « L’éducation n’est pas un vase que l’on remplit, mais un feu qu’on allume ».
Après tout, rendre le savoir désirable n’est-elle pas la plus belle chose que l’on puisse faire ?


