Ce qui fonctionne vraiment

Numéro 22: 17/03/2023

Après avoir mis l’accent sur plusieurs neuromythes dans le domaine de l’apprentissage dans mes derniers articles, j’aimerais me concentrer cette semaine sur les éléments qui seraient favorables à nos capacités cérébrales.

Le premier d’entre eux consiste à créer un climat d’apprentissage sain. Je suis sûr que nous avons tous en mémoire le souvenir d’un enseignant ou d’une classe qui était stressante. Un élève anxieux ou craintif n’est pas dans de bonnes conditions pour apprendre. L’une des missions de notre cerveau est d’assurer notre survie et la perception d’une menace ou d’un niveau élevé de stress brouille les circuits d’apprentissage. S’il est vrai qu’il existe de nombreux facteurs de stress externes aux salles de classe sur lesquels les enseignants ne peuvent pas influer, il leur est cependant possible de créer une atmosphère propice où les élèves se sentent stimulés et sont autorisés à se tromper.

Ensuite, nous apprenons davantage lorsque nous sommes motivés. La motivation peut être extrinsèque ou intrinsèque comme j’ai pu l’exprimer dans mes derniers articles. Il existe deux éléments qui améliorent vraiment la motivation. Tout d’abord, le cerveau a besoin de nouveauté. John Medina, neuroscientifique, affirme que le cerveau doit être stimulés par des éléments nouveaux et intéressants : « nous ne prêtons pas attention aux choses ennuyeuses », a-t-il déclaré. Si chaque leçon est présentée sous forme de PowerPoint, il n’est pas étonnant qu’un élève devienne rapidement inattentif. Mais ce n’est pas tout. Il est important que le PowerPoint ne contienne pas trop de texte. En effet, le cerveau préfère les stimuli visuels. Rappelons qu’en règle générale, la durée de concentration d’un enfant de 10 ans et de 20 à 30 minutes, contre 30 à 40 minutes pour un jeune de 16 ans, en fonction de certaines conditions.

La pertinence et l’authenticité jouent également sur notre motivation. Le cerveau a besoin de trouver une raison à l’utilisation de ses ressources limitées. Expliquer à un élève que ce dernier doit être attentif car la notion abordée « figurera dans l’examen » ne sera jamais suffisant. Nous devons faire preuve de davantage de réflexion dès lors qu’un élément ne nous semble pas pertinent. Marc Prensky (qui a inventé le terme « digital native ») a mené plusieurs projets dans divers établissement scolaires aux États-Unis dans le cadre desquels les élèves étaient amenés à résoudre des problèmes de la vie réelle. Les résultats ont été particulièrement étonnants. Ils ont contribué à résoudre, entre autres, des problèmes de circulation, d’accès à l’eau potable, des dilemmes en matière de loi et d’ordre public, d’utilisation des bâtiments publics, des espaces de loisirs et de logements abordables. Impossible de faire mieux en matière de motivation !

Enfin, le fait de savoir ce qui stimule le cerveau permet d’obtenir des résultats considérables pour un apport minimal. Par exemple, le cerveau préfère les images et les métaphores car cela lui permet de mieux comprendre et établir des liens. Il est également essentiel de pouvoir établir des liens avec ce qui a été acquis par le passé. Le cerveau adore les histoires. Tout ce qui peut donc prendre la forme d’histoires avec des images sera mieux mémorisé. Pour finir, il faut rendre les choses amusantes. L’humour fonctionne bien sur notre cerveau, même la pire des blagues peut être utile. Savez-vous quel poisson peut pratiquer une opération du cerveau ? Le Néon-chirurgien.

Ian Clayton
Adjoint au Chef d'établissement - Directeur de la filière internationale

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